le jury populaire livre un premier verdict nuancé

Huit mois après le début des débats, le jury de la cour d’assises de Bruxelles a déclaré, mardi 25 juillet, six hommes, dont Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, coupables d’assassinats terroristes. Deux accusés, Sofien Ayari et Hervé Bayingana Muhirwa, ont été acquittés de ce chef d’accusation, mais reconnus coupables d’appartenance à un groupe terroriste. Deux autres accusés, les frères Smail et Ibrahim Farisi, ont été acquittés de toutes les charges qui pesaient sur eux. Comme le prévoit la loi belge, les peines des accusés déclarés coupables seront prononcées dans un second temps, à la reprise du procès, prévue début septembre.

Il y a sept ans, le 22 mars 2016, deux hommes s’étaient fait exploser à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, vers 8 heures du matin. Une heure plus tard, un troisième homme avait déclenché sa bombe dans le métro. Au total, 32 personnes sont mortes et plusieurs centaines ont été blessées. Le verdict rendu mardi soir a d’ailleurs permis de faire reconnaître trois personnes mortes après les attaques comme des victimes d’assassinat terroriste, portant désormais le nombre de morts à 35.

A de nombreux égards, ce procès, annoncé comme historique en Belgique, l’a bien été. Avec plus de sept mois d’audience, c’est le plus long procès de l’histoire judiciaire belge. Et les plus longues délibérations également : il aura fallu dix-neuf jours aux douze jurés pour statuer sur les 287 questions concernant la culpabilité des accusés. Il l’est aussi par le profil de certains accusés : six d’entre eux avaient déjà été condamnés lors du procès des attentats du 13-Novembre, à Paris et Saint-Denis.

La défense d’Abdeslam n’a pas convaincu

Condamné à Paris à la perpétuité assortie d’une peine de sûreté de vingt-deux ans, Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau », qui avait renoncé à se faire exploser à l’aéroport de Zaventem, a été reconnu coupable d’assassinat dans le cadre du procès belge, des faits qu’il ne contestait pas.

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Condamné en France à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté incompressible, Salah Abdeslam a, lui, été reconnu coupable d’assassinats et de tentatives d’assassinat dans un contexte terroriste. Ses avocats, Mᵉ Delphine Paci et Mᵉ Michel Bouchat, n’ont cessé de rappeler que leur client, interpellé le 18 mars 2016 à Molenbeek, se trouvait déjà derrière les barreaux le 22 mars 2016. Mais les jurés ont notamment estimé qu’un testament laissé par le Français, dans lequel il disait vouloir « finir le travail », constitue une preuve de son intention de commettre un attentat.

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