De passage à Paris pour soutenir la candidature la ville de Busan à l’organisation de l’Exposition universelle de 2030, le ministre sud-coréen des affaires étrangères, Park Jin, revient sur les grands enjeux diplomatiques de son pays. Il constate notamment qu’un apaisement entre les Etats-Unis et la Chine profite à Séoul, et s’inquiète des livraisons d’armes nord-coréennes à la Russie pour mener la guerre en Ukraine.
Joe Biden et Xi Jinping doivent se rencontrer au sommet de l’Organisation de coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), mercredi 15 novembre, est-ce un signe de détente relative entre les Etats-Unis et la Chine ?
Les Etats-Unis sont l’unique pays allié de la Corée du Sud. Quant à la Chine, elle est un partenaire économique majeur et stratégique de notre pays. Après la surenchère des tensions, l’apaisement des relations sino-américaines bénéficie donc à la Corée. La Chine s’est construite sur un système et une idéologie différents de la nôtre, mais notre gouvernement ne ménagera aucun effort pour promouvoir une relation harmonieuse sur la base du respect de nos différences et de nos intérêts mutuels.
Quelle est la position de la Corée du Sud face au conflit entre Israël et le Hamas ?
Je suis très inquiet par la situation actuelle. Les attaques du 7 octobre, et les combats qui ont suivi, ont accru l’instabilité au Moyen-Orient. Nous condamnons les attaques du Hamas. Le meurtre et la prise en otage de civils ne sont jamais acceptables. Nous sommes également préoccupés par l’augmentation du nombre de victimes civiles à Gaza. Le droit international humanitaire doit être respecté par tous les acteurs engagés dans le conflit. Nous sommes favorables à des pauses humanitaires, afin de mettre un terme à la multiplication du nombre de victimes civiles. Le conflit entre Israël et les Palestiniens ne date pas d’hier, mais à long terme, je suis convaincu que la solution à deux Etats est la meilleure pour aller vers la paix.
Quelle est votre évaluation de la situation en Ukraine ?
La Corée ayant vécu elle-même la guerre, nous comprenons très bien la peine et la souffrance du peuple ukrainien. Notre président, Yoon Suk Yeol, a visité l’Ukraine en juillet, et nous lui fournissons de l’aide humanitaire, à hauteur de 100 millions de dollars en 2022 [soit environ 93 220 000 euros], 150 millions de dollars en 2023, et 300 millions en 2024. Nous fournissons également à l’Ukraine des équipements de déminage et de soins médicaux d’urgence. La Russie est responsable de la guerre. La souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine doivent absolument être respectées.
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