Volodymyr Zelensky s’est rendu auprès de soldats ukrainiens près de Bakhmout, dans l’est du pays

Volodymyr Zelensky s’est rendu auprès de soldats ukrainiens près de Bakhmout, dans l’est du pays

Au moins 890 victimes d’armes à sous-munitions ont été recensées en Ukraine en 2022, d’après un rapport publié par plusieurs ONG

En 2022, la grande majorité des victimes d’armes à sous-munitions recensées dans le monde se trouvaient en Ukraine, portant le nombre de personnes tuées et blessées par ces armes dans le monde à un record depuis au moins 2010, selon un rapport publié mardi par l’Observatoire des armes à sous-munitions, une coalition d’organisations non gouvernementales (ONG).

Relayé par Human Rights Watch, qui fait partie de l’Observatoire, le document souligne que les attaques aux armes à sous-munitions ont tué ou blessé au moins 987 personnes en 2022 dans le monde, à 95 % des civils, dont 890 en Ukraine.

Un des auteurs du rapport, Loren Persi, a souligné auprès de l’Agence France-Presse que « de nombreuses victimes pourraient toutefois ne pas avoir été recensées en Ukraine en raison du contexte de guerre, ce qui est le cas dans au moins 51 attaques avec ce type de munitions ».

Selon le rapport, la Russie a « largement » utilisé des armes à sous-munitions en Ukraine depuis son invasion du pays, en février 2022, « faisant des victimes civiles, endommageant les infrastructures civiles, et contaminant les terres agricoles ». « Les forces ukrainiennes ont également utilisé des armes à sous-munitions dans le conflit, causant des morts et des blessés parmi les civils », mais « dans une moindre mesure », est-il écrit. Les sous-munitions utilisées par les deux pays sur la période 2022-2023 sont développés dans le document.

Au niveau mondial, l’Observatoire a dénombré « au moins 1 172 nouvelles victimes d’armes à sous-munitions dans huit pays en 2022 »  : Azerbaïdjan, Birmanie, Irak, Laos, Liban, Syrie, Ukraine et Yémen. Parmi elles, en plus des 987 tués ou blessés lors d’attaques, au moins 185 ont été tuées ou blessées par des résidus de ces armes. En 2021, aucune nouvelle victime n’avait été enregistrée à la suite d’attaques, toutes étaient dues à des restes d’armes.

Les armes à sous-munitions contiennent des explosifs qui se dispersent sur une large surface à partir de roquettes, missiles ou autres obus. Ces sous-munitions présentent souvent un danger durable, en particulier pour les civils, parce qu’un pourcentage non négligeable n’explose pas comme prévu.

Cent douze pays ont ratifié la convention de 2008 interdisant leur production et leur utilisation, dont la France, tandis que douze l’ont seulement signée. En juillet, les Etats-Unis, qui n’ont ni ratifié ni signé le traité, tout comme la Russie et l’Ukraine, ont livré à Kiev des armes à sous-munitions.

« Les nouveaux transferts et l’utilisation d’armes à sous-munitions sont très préoccupants (…). Le monde ne peut pas se permettre une réponse prudente ou complaisante », a déclaré Mary Wareham, coautrice du rapport et directrice du plaidoyer sur les armes à Human Rights Watch, dans le communiqué publié mardi.